« Non ! Vous dis-je ! »
« Ah Maude, calmez-vous, c’est un malentendu. »
« Tout est fini ! Jean-Charles ! »
« Oh mais, laissez-moi vous expliquer. Maude, vous savez, je, je me tords les mains : j’ai mal, Maude »
« Non ! Jean-Charles ! »
« Mais enfin, qu’ai-je ? Qu’ouïe-je ? Qu’entends-je ? Maude, pourquoi ? »
« Pourquoi ? »
« Oui »
« Pourquoi ?
Mais parce que votre main,
Sur votre corps impudique… »
« Chut, taisez-vous ! »
«…Sont venues prendre place… »
« Chut !»
«…Où mes doigts ont couru ! »
« Maude, on nous observe ! »
« Puisqu’un autre cœur vous donne la réplique… »
« C’est faux ! C’est faux ! »
« …Et que vos joies se fondent aux joies d’une inconnue ! »
« Une inconnue ? Où ça ? »
« Tout à l’heure… »
« Ah »
« Je veux vous dire : « adieu Jean-Charles » ! »
« Oh, v’la autre chose ! C’est pas vrai ! C’est pas vrai ! »
« Puisque vos bras succombent [Roger’s laughter] aux nouvelles étreintes,
Que votre peau frémit »
« Aïe ! »
« Sous un souffle nouveau !... »
« Bon, dites, Maude »
« ...Puisqu’une autre que moi peut arracher vos plaintes,
Faisant jaillir de vous des râles et des mots ! »
« Assez ! »
« Quoi ? »
« Euh, non rien… »
« Ah bon, parce que c’est pas fini, hein !»
« Ah, c’est pas fini ? »
« Puisque sur votre couche… »
« Chut ! Taisez-vous ! Taisez-vous donc ! »
« Vous niez… »
« Non ! »
« Si ! Vous niez… »
« Non Maude ! »
« …Mon existence
En oubliant mon nom… »
« Maude ! »
« …Pour mieux crier : « Marion ! » »
« Moi je crie Marion ? Moi, moi, je crie Marion ?
Ah ça c’est la meilleure. Mais ça c’est faux, ça c’est faux.
Marion et moi c’est faux ! »
« Que vous mordez… »
« Moi, je mords ? »
« …Dans sa vie »
« Ah, je préfère… »
« Pour tisser ma souffrance… »
« Je tisse ? Ah bon, ça c’est autre chose : v’la que je tisse, que je tisse, moi ? »
« En lui disant ces mots… »
« Qu’est-ce que je dis ? »
« …Que je croyais les miens,
Blessée…
« Ah, elle a mal…
Mais non ! Mais non ! »
« Mais si… »
« Ne pleurez pas ! »
« Dans mon cœur même...
« Et parce que je vous aime… »
« Ah, quand même, hein ! »
« Je veux vous dire… »
« Je vous écoute, chérie... »
« Je veux vous dire …
« Prenez votre temps, Maude »
« Je veux vous dire… »
« Allons, allons, doucement Maude ! »
« A, a a, a a a a a a a a,
« Bon bah ça va, ça va, ça va, ça va »
« …a-a-a-a-ah ! Yves ! [Runs toward Yves Mourousi who takes her in his arms.] -dieu ! »
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